Psychanalyse et ethnologie structuraliste
L'ethnologie structuraliste contemporaine a pu aboutir à une relecture de la psychanalyse grâce à l'apport de Jacques Lacan notamment dans le domaine des tabous et des interdits propres à une société , comme système de classifications qui traduirait une organisation du réel spécifique à cette société .
Ce système constituerait le réseau symbolique , la logique suivant laquelle il tisse son appréhension du réel , qui aussitôt se présenterait également comme le fondement de la normativité sociale .
Par là , l'ordre social et l'ordre naturel se confondraient , l'éthique d'une société semblant être inséparable de sa conception de la Nature .Or pour la psychanalyse , cet agencement du réel relève de l'ordre symbolique .
Nous avions déjà insisté sur le fait que l'ordre symbolique était l'ordre du signifiant , du désir . Quant au réel c'est l'ordre de l'impossible , de ce qui ne peut se symboliser , de ce qui n'a pu être refoulé originairement via le sexe de façon normale , et qui aboutit à un rejet d'un signifiant fondamental lié à l'interdit de l'inceste comme règle universelle , notamment en ce qui concerne la consistance du sujet psychotique , dont l'accès à l'ordre symbolique lui est barré .
Et toute civilisation est constituée de ce schéma , dans lequel on voit bien que le symbolique reste du domaine de l'habillage , créant sans cesse un sujet de l'inconscient fuyant cette peur du réel qu'il est obligé d'agencer en permanence , et qui malgré tout le constitue .
Si on ajoute à cela l'attention que la psychanalyse prête aux effets imaginaires qu'elle considère comme inconsistants , on voit bien que le symbolique devient incontournable .
L'illusion d'une totalité subjective de la personne trouve son contrepoint collectif dans la croyance en la pureté de la loi ,cette dernière étant nécessaire dans l'ordre symbolique .