La dépression en psychanalyse

Il faut la considérer métaphoriquement comme un appauvrissement psychique , comme une forme d'hémorragie morale interne.

L'alternance des phases dépressives et des phases maniaques traduisent notre situation , l'impact de la mort et de l'amour , nouée dans ces deux cas critiques ,  sur ce que nous pouvons saisir de notre existence .

Car la dépression devient le paradigme d'une certaine souffrance humaine , un avatar catastrophique de la réponse que peut apporter un sujet aux interrogations qu'il porte en lui-même sur la possibilité de sa propre définition , et cela indépendamment d'un regard étranger , d'une détermination autre , par laquelle il est incessamment dessaisi .

L'expérience psychopathologique récente assiste à l'émergence de la masse sombre des dépressions , qui constitue un véritable défi de compréhension et de résolution , car l'analyse montre que le dépressif est emporté par des forces internes , notamment celles relatives au ça , qui ont comme conséquences de le détacher d'un morceau de la réalité.

C'est comme une perturbation originale de la relation du sujet à la réalité que la psychanalyse saisit le processus dépressif.

N'empêche que la cure ,  malgré les aléas d'une sortie réussie pour un patient dépressif , reste surprise par un défilé de dits qui s'agence avec logique , mais est impuissante face à l'inaction de ce même patient paralysé par ses propres dits de bons sens .

En la demeure il n'existe pas " Tu te lèves et tu marches ! " .