L'absence et l'ambivalence
L'absence est un horizon dégagé pour l'être humain.
C'est le moment pour lui de s'assurer de la possibilité de suspendre le temps pour conclure, et d'allonger le temps pour comprendre, passage néanmoins nécessaire, pour celui ou celle qui a donné un sens relatif à sa vie.
Mais le langage ou la chaîne signifiante n'en a cure.
Car l'être humain participe à la construction d'un langage à son insu, comme chacune des fourmis participe à la construction d'une colonie.
L'être humain rencontre l'inauthenticité des limites de son accomplissement.
Parce que l'absence se caractérise par un horizon invisible.
Au grand dam de ceux qui ont la foi, comme ils disent.
Mais personne n'est revenue de la mort, comme personne ne ne peut avoir une vue de l'au-delà de la mort.
L'ambivalence quant à elle rompt avec la catégorisation univoque des sentiments et des passions propre à la psychologie classique.
Car elle est la présence simultanée de valeurs opposées dans des sentiments éprouvés vis-à-vis d'une même personne.
Une telle figure de l'affectivité présente la particularité de dévoiler un aspect complexe, singulier, voire scandaleux de l'être humain.